mjf 2005: ‘mini tek’
Comme le nom de la soirée l’indiquait, le style serait donc de la techno minimale. Du meilleur cru pour l’occasion car proposée par les deux maîtres en la matière que sont ricardo villalobos & luciano , les 2 compères aux origines chiliennes mixant depuis près de 10 ans ensemble et ayant chacun un style et une technique fabuleuse. Je m’attendais à un grand moment, immergé dans mon style de prédilection.
Avec une affluence des grands soirs sur les quais, j’étais ravi de découvrir un club encore quasiment vide. Vers les 23h00, luciano, seul derrière se platines, démarrait la soirée en douceur avec un son minimal envoûtant et du meilleur goût. Contexte idéal pour déguster une petite coupe de champagne entre amis, à observer le club se remplir peu à peu.
La soirée a vraiment pu commencer à minuit avec l’arrivée de ricardo villalobos. Le son monta d’un cran, les rythmes s’intensifièrent, soulevant les sifflements et cris du public désormais très présent. Il n’était plus l’heure de papoter, la musique m’avait tirée sur la piste et je n’avais pas l’intention de la quitter de si tôt…
Plaisir de chaque instant, la musique proposée par ricardo villalobos et luciano ne baissait jamais en intensité, les morceaux s’enchaînaient à merveille, tous plus entraînants les uns que les autres et donnaient la sensation d’une montée permanente. Naviguant dans la salle, je constatait à quel point la soirée était un succès en voyant tout le monde le sourire aux lèvres, lever le bras avec les retours des rythmes, hurlant aux retours des basses. Je suis parfois regardé bizarrement en clamant mon attachement à ce style musical et était franchement ravi d’assister à un succès aussi unanime.
Afin de reposer mes jambes éprouvées, je profitais de la morphologie du club pour m’asseoir au balcon, juste au dessus des dj’s, où je pouvais confortablement observer la technique des mix. Si le bonheur se ressentait dans la salle, il était tout autant présent sur scène, alternant entre 4 platines vinyle, et une cd, luciano et ricardo m’émerveillaient par leur technique et leur complicité, se tournant chacun leur tour vers d’imposantes caisses à disques, tandis que l’un réalisait un mix , l’autre saluait la performance en levant le bras en rythme au retour des basses.
Je restais ainsi fasciné pendant presque une demi heure avant de rejoindre la foule, pour aller danser au plus près des dj’s et savourer cette soirée résolument excellente.
Signe des bonnes soirées, le temps fila tout seul et je fus comme beaucoup pris d’un petit coup de blues en voyant le compte à rebours s’afficher sur les écrans, annonçant la fin inexorable de la soirée. Bien que faiblement amateur de longues marches, et ayant parqué ma voiture au parking situé près de l’autoroute, je n’arrivais quand même pas à me motiver à partir avant la fin pour m’assurer de trouver une navette. La musique comme l’ambiance était simplement trop bonne, je ne voulais pas que tout s’arrête.
Après le compte à rebours, malgré les lumières éblouissantes et l’arrêt de la musique, la piste était encore comble. Tout le monde en voulait encore et le faisait savoir en sifflant et criant, motivant luciano et ricardo à remettre 2 derniers disques, offrant une vision irréelle d’un club plein, ayant gardé son ambiance en étant totalement éclairé, je me délectais de l’instant avant de trouver par chance un chauffeur providentiel. Ca valait vraiment le coup de rester jusqu’à la fin…
La musique s’arrêtait une deuxième fois, définitivement. Les gens partaient résignés mais heureux du club. Je l’étais en tout cas et accueillis avec sourire quelques gouttes de pluies rafraîchissant mon visage tandis que je regardais le ciel s’éclaircir en flânant sur les quais, le coeur léger, jetant un dernier regard sur le centre de congrès de montreux, qui m’aura cette année encore offert de merveilleux souvenirs.
Article posté originalement sur le site hexadance.com pour l’évènement: ‘15.07.2005 mjf 2005: ‘mini tek’ @ Montreux Jazz Café
