villalobos @ weetamix
Minuit et demi, estimant pourtant être arrivé tôt, je me trouve dans une file d’attente d’une cinquantaine de mètres. Les soirées à la halle w avaient visiblement manqué à beaucoup de monde, ou était-ce la venue de villalobos ? Peu importe, je suis arrivé dans les temps pour ne pas me retrouver bloqué à l’extérieur. Une brève attente aux vestiaires et je pouvais profiter de ma soirée.
Un petit tour du club pour me rendre compte que tout est encore bien en place, dans une foule déjà très compacte pour l’heure, et je me dirigeais vers le devant de la scène, bouteille de mousseux à la main, pour y réserver ma place afin d’éviter d’être trop bousculé pendant la soirée. Aux platines, je retrouvais avec un grand plaisir l’hôte des lieux : dimitri, un immense sourire aux lèvres, visiblement très heureux de retrouver son club. Il gratifiait l’assistance d’une techno minimale puissante, signe sans doute de son été sur l’île la plus folle des baléares. J’avais l’impression de retrouver le « son d’ibiza » dans son set, mise en bouche parfaite pour une soirée prometteuse. Je ne quittai plus mon sourire et me régalai sur les mix du genevois, très inspiré ce soir, m’étonnant de par sa technique de scratch tout en douceur accompagnant ses morceaux.
Peu après 2 heures, un murmure dans la salle suivi d’un tonnerre d’applaudissements saluent l’arrivée derrière les platines de ricardo villalobos. Dimitri rend hommage à son invité en passant l’une de ses productions avant qu’il ne prenne les commandes de la soirée, j’exulte et me ressert une coupe de mousseux pour trinquer avec mon ricardo chéri.
Foule des grands soirs, ambiance électrique, et forme revenue au top, j’exulte et me déchaîne sur le son puissant imprégnant la salle. Un vrai bonheur de se sentir ainsi envahi de la tête aux pieds par les basses puissantes de weetamix, tout est parfait pour passer une soirée grandiose.
Les minutes, les heures s’envolent, il est déjà 5 heures du matin quand je décide de m’accorder quelques moments de repos. Si le dancefloor est encore comble, je trouve toutefois facilement une place sur les canapés du chill out, continuant à profiter du set de villalobos de manière plus reposante. Je profite de cet instant de répit pour recharger mes batteries, mais ne me laisse pas m’avachir trop longtemps, le dimanche sera de toute façon gris et morose, autant le passer a dormir. Ce soir, j’irai donc une fois encore puiser toute mon énergie sur cette musique si chère à mon coeur.
Peu à peu, le club se trouve éclairé par la lumière du jour, mais comme beaucoup je n’ai pas envie de partir. L’heure de fermeture est passée depuis un bon moment et je lâche mes dernières forces sur les ultimes plaques de villalobos, jusqu’à l’instant fatidique de l’arrêt de la sono. Comme d’habitude dans ces moments, le public commence alors à scander le nom de son héros, demandant le retour du son, demande satisfaite de bien originale manière. Si ricardo a toujours su me surprendre par sa qualité de mix et son audace sans cesse percutante, force est de constater que passer ‘say you say me’ de lionel richie relève de la plus pure inconscience. Lard ou cochon ? Sodome ou gomorrhe ? Ricardo tubbs ou sonny crockett ? On ne sait pas, on ne sait plus.
La mâchoire pendante, les yeux suintant un état seul guidé par une nostalgie sans nom, je profite de l’occasion présente pour saisir dans mes bras une sirène ténébreuse, afin de lui montrer qu’il suffit, parfois, dans l’existence, d’avoir l’interlocutrice au bon moment, au bon endroit. Elle n’a pas douté un seul instant du moment culte vécu à cet instant, et je mets au défi quiconque de pouvoir, un jour, narrer un tel décalage avec autant de flegme. La parole est à vous. Je vous la laisse.
Article posté originalement sur le site hexadance.com pour l’évènement: ‘01.10.2005 villalobos @ weetamix @ Halle Weetamix
