Festival de Dour: la découverte
Avec en plus la réputation de se dérouler dans une ambiance incomparable, je décidais pour cette année de laisser tomber Barcelone & Ibiza pour faire la fête en Belgique, à la roots, avec ma tente de camping et mon équipement d’aventurier.
C’est assurément un festival à faire en pleine forme, les marches entre navettes, entrées et parkings étant spécialement longues, avec sac, tente et glacières. J’arrive totalement liquéfié dans un camping immense sentant la débauche à plein nez, me rappelant les plus belles années du Paléo. Petit privilège de journaliste: l’accès à un camping “pro” à l’accès restreint, devant je l’espère m’éviter les problèmes de vols dans ma tente.
Bien installé, après un premier apéro de rencontre avec mes voisins de camping, je prends finalement le chemin du terrain, un peu plus long et fastidieux que prévu à cause de l’obligation de passer par un chemin destiné à canaliser et fouiller le public, histoire d’éviter les problèmes de bouteilles de verre. Je regarde au passage les nombreux stands d’habits, artisanat, et autres incontournables collections de bongs & de chillums dans ce genre d’évènements, mais sans trop trainer, je ne suis pas venu faire du shopping. Après les stands, m’y voilà enfin ! “Bamboulééééé” m’écriais-je. Pas de réponses, ça ne marche pas ici. J’apprends vite l’équivalente local: “doureuuuuuuuuuuuuuuuuu!” Ok, ça m’ira aussi.
Le terrain est vraiment immense, je passe par la “last arena”, première scène open air, et croise les “clubcircuit” et “dance hall” (de la taille du grand chapiteau du paléo) avant de rejoindre “la petite maison dans la prairie”, ou je ne trouve aucune fillettes à couettes courant dans les champs, mais un nouveau chapiteau ou des salves de drum&base accueillent mon arrivée. Je m’approche de la scène et y découvre “Qemists” live oscillant entre rock et drum, servi par une sono surpuissante impeccablement réglée.
J’en ressors totalement secoué, wow, ça attaque fort. Un petit tour par les stands nourriture pour me rendre compte que le choix sera plutôt limité, sans problèmes, ici on mise vraiment sur la fête et la musique, pas sur les soirées gastronomiques à l’écart des scènes.
Je me dirige verre la scène principale, “the last arena” pour le concert de Tryo, le plus sympa et le plus écolo des groupes de reggae Français m’ayant déjà fait vivre tant de moments inoubliables dans leur premières tournées, à l’heure des concerts acoustiques jouées depuis des chaises longues, entourés de plantes vertes…
Cette fois j’ai droit au grand format, formation complète, grande scène. Malgré la foule le concert en reste tout autant convivial, le public reprenant les refrains des anciennes comme des nouvelles chansons avec entrain, terminant par “l’hymne de nos campagnes” en succès total.
Quelques frites & bières plus tard, ayant grappillé quelques minutes des concerts s’étant présentés sur mon chemin les choses sérieuses pouvaient commencer, avec la partie électro du côté du “dance hall”, Soit un live de Audion (Matthew dear en live), suivi de Matthew Herbert, Deadmau5 et le Dj Magnus…Y’a de quoi faire.
Quoi que très forte, la sono du chapiteau n’allait pas faillir, offrant combinée au light shows des mieux dosés un environnement idéal pour le live de Audion. Pas de grands tubes au programme mais une qualité constante et une pêche incroyable, l’ambiance est superbe devant la scène. Enchainant les Jupiler avec un plaisir inusable, je regarde avec excitation Matthew Herbert se préparer, bien trop rare en live ou en DJ c’est un des sets que j’attends le plus du festival.
Alternant les genres, passant de la house au breakbeat avec une facilité déconcertante, l’artiste anglais offre un set magistral, régalant la foule de ses productions, de hits obscurs et variés, j’aimerai bien une de ces applications pour iPhone me permettant d’analyser le tracklist, mais je préfère simplement me laisser aller au plaisir de la danse. Largement acclamé après un final avec le “soul power” de James Brown, le grand Matthew laisse sa place au très trendy “Deadmau5”.
On change catégoriquement de style mais le public suit, je me laisse également emporter par ce mélange de grosse techno aux reflets trance, peut être un peu répétitif dans ces effets, le show du producteur à tête de Mickey en reste toutefois excellent.
Annoncée depuis plusieurs jours, une grosse dépression avait décidé de traverser L’Europe cette nuit là, je me rends compte de la dure réalité en passant au bar, regrettant mon optimisme m’ayant laissé quitter ma tente en sandales, avec un simple pull dans mon sac, et pas de veste étanche.
Je finis par filer entre 2 averses lors du set final de Magnus, j’aurai bien l’occasion de faire la fête pendant le festival, je n’en dors pour autant pas avant la fin des concerts, encore envahi par les basses depuis ma tente
Article posté originalement sur le site hexadance.com pour l’évènement: ‘16.07.2009 Jeudi @ terrain de Dour
