Dour 2009: Tant de sons et si peu de temps !
Après une nuit un peu trop courte, bercée par les basses des derniers concerts et du “plic plic” de la pluie sur ma tente, c’est finalement une chaleur étouffante qui me force à sortir de mon sac de couchage, bonheur incomparable des festivals vécus en camping.
Les facilités du camping se limitent à un petit stand petit dej’, un grand bar, un stand de frites, WC chimiques et quelques douches. Pas vraiment de quoi donner envie d’y passer ses journées, c’est peut être mieux ainsi tant il est déjà si complexe de suivre les concerts. Je prends donc rapidement le chemin du terrain pour y suivre le premier concert de la journée, “At least we try”, groupe Bruxelleois de hardcore réputé sauvage et bruyant. Rien de tel qu’un peu de metal pour soigner une encéphalo-rectalie.
Un peu sauvage pour moi, je pars me ressourcer au salvateur stand végétarien situé à côté de la “magic tent”, et me dirige vers “la petite maison dans la prairie” pour le concert de St.Vincent, aka Annie Clark, petit bout de femme venue de New York avec ses influences folk et rock de Bob Dylan à Sonic Youth.
Je tombe littéralement sous le charme, les compositions et la présence de la jeune américaine, avant de partir profiter d’une belle éclaircie pour me reposer avant la suite des concerts sur la grande scène. Le temps est incroyablement instable, passant du soleil éclatant – 30 degrés, à la pluie battante en quelques minutes, sans relâches depuis le matin.
Je visse mes bouchons protections auditives bien au fond de mes oreilles à l’entrée sur scène de “walls of jericho” démarrant leur concert sur la grande scène à 16h, et m’en prend plein la tête pendant un concert tout simplement grandiose, la chanteuse Candace Kucsulain embarque tout le monde avec sa puissance vocale, le public en délire saute, se déchaine, pogotte allègrement. Me voilà bien chaud pour retrouver un groupe ayant bercé mon adolescence, que je n’ai pas eu l’occasion de revoir depuis plus de 10 ans: Sepultura. Max Cavalera a quitté le groupe depuis 13 ans mais j’espère que le nouveau chanteur fera honneur aux vieux morceaux.
Je reste un peu sur ma faim pour la plupart du concert, réagit à l’élan collectif d’entrain à l’ébauche des premières notes de “Chaos AD”, probablement le plus gros tube du groupe Brésilien. Mais le bonheur n’est pas total, la magie s’est envolée… Je m’éloigne de la grande scène avec la nostalgie des concerts épiques de la grande époque de “Roots”, pour rejoindre le “clubcircuit” y suivre le concert de Deerhoof, l’un des concerts que j’attendais avec le plus d’impatience.
Dans la lignée ce Sonic Youth, ce groupe formé à San Francisco redéfinit les bases du rock avec ses mélodies étranges et rythmes sophistiqués, jonglant avec des sonorités allant jusqu’au pure noise avec brio. Encensé par de nombreux médias, notamment l’émission Tracks sur Arte leur ayant consacré un reportage en début d’année. Je comprends l’engouement pour ce groupe au fil du concert, me laissant totalement embarquer, laissant mes dernières forces dans ce concert.
20h et je capitule, ne sentant plus mes jambes, présageant une violente averse voyant le ciel se noircir à la manière du néant dans le film neverending story, je file me réfugier sous ma tente pour m’y écrouler quelques heures.
C’est vers 2h que bien reposé, douché, changé je repars pour le terrain y suivre la fin de soirée dub avec l’exceptionnelle prestation de “Earl 16 & No More Babylon & Kenny Knots”, qui sera suivi de Mad Professor, assurément le plus grand remixeur Dub du moment (Massive Attack, Madonna … ) Il m’en reste encore pour 3 heures, je crois qu’il serait surhumain de tout faire, mais quel pied de pouvoir ainsi avoir des concerts d’une telle qualité tout au long de la journée et de la nuit!
Basses surpuissantes, rythmiques lancinantes, je plane délicatement sur cette incroyable soirée jusqu’à la fin en apothéose de Mad Professor faisant l’étalage de tout son talent lors d’un concert enrichi de nombreuses collaborations (Aisha, Joe Ariwa, Chukki Starr… ), ébahis par la quantité de styles, d’énergies présentes à ce festival.
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Article posté originalement sur le site hexadance.com pour l’évènement: ‘17.07.2009 vendredi @ terrain de Dour
