Le voyage de Laurent Garrnier
Si les dernières éditions nous avaient gâtées en grandes venues internationales proposant de grands shows autant visuels que musicaux sur la grande scène (Moby, Massive Attack, Prodigy…), c’est cette fois ci du côté du grand chapiteau que se retrouveront les adeptes des rythmes binaires et des grosses lignes de basses, ce soir ce sera Laurent Garnier.
Une soirée au Paléo est toujours un voyage en soi, autant pour la diversité musicale, que culinaire et culturelle. Du côté du village du monde nous découvrons cette année l’afrique australe, dans une zone transformée en savane africaine, belle réalisation mais faisant quand même regretter le faste des animations indiennes de l’année passée. Voyage toujours au monde aquatique proposé par l’école HES SO, si le village du monde se trouve un peu triste et minimal, la fontaine blanche géante impose par sa taille, séduit par ses courbes, et offre une oasis de fraicheur dans la canicule estivale. Bien plus spécifique que l’éventail de musique proposé généralement au Paléo, Laurent Garnier nous propose ce soir de nous faire découvrir en live son dernier album “Tales of a Kleptomaniac”.
Débutant lors de la fin du plus gros concert de la soirée, Mathieu Chédid déchainant la pleine de l’Asse sur la grande scène, c’est devant un public un peu clairsemé que le pionnier français fait son apparition, accompagné d’un clavier, d’un guitariste, de deux cuivres et d’un acolyte aux machines. Il se met le public dans la poche en clamant sa joie d’être de retour en Suisse, puis annonce: “On va commencer doucement”. Cela commence doucement, mais cela commence bien, progression de lignes minimales, accompagnements d’instruments savamment dosés, jeux de lumières et grosses montées.
Comme sur l’album, la musique s’arrête pour mieux repartir dans de différentes teintes, house, detroit, techno, drum and bass, tout y passe. Une sorte de plat dégustation avec ses avantages et ses inconvénients: on goute de tout mais on reste sur sa faim avec les parties qu’on préfère, ainsi dans la balade des musiques électroniques du monde j’aurai vraiment aimé que Garnier s’arrête un peu plus longtemps du côté des faubourgs de Londres ou de Manchester tant son morceau dubstep m’a fait vibrer. Le public n’est visiblement pas dérangé par les changements de rythme et suit à merveille, ressemblant au dire de Garnier à un public de concert punk.
Terminant sur des morceaux plus classiques du Français comme “crispy bacon” ou “the man with the red face” le succès est total, l’ambiance est magnifique sous le chapiteau, les visages sont souriants et tout le monde danse. Il n’y a pas moyen de le laisser partir, ainsi à la fin du live quasiment personne ne part, criant et hurlant pour en redemander une tranche, je distingue un public fourni sur les bords de la scène, reconnaissant dans le lot la chevelure hirsute de M.
Après négociations Laurent Garnier peut nous proposer un rappel imprévu, 10 minutes de triturages sur un nouveau morceau en préparation, quoi de mieux que de l’improvisation en live pour conclure ce superbe concert. Carton plein !
Article posté originalement sur le site hexadance.com pour l’évènement: ‘21.07.2010 Mercredi @ Plaine de l’Asse
