air festival
Avec un line-up alléchant de bout en bout, des prévisions météo radieuses, et le souvenir impérissable d’une fantastique édition 2006, je sautais de mon lit au petit matin excité comme un gosse le jour de noël, rassemblais mes affaires, et embarquais dans ma voiture pour rejoindre le Jura au plus tôt.
13h30, sur le parking du festival. Short, sandales, lunettes de soleil et grand sourire, me voilà fin prêt, muni de ma tente et habits pour la nuit. Quelques minutes d’attente et de trajet et je me retrouve face à ce qui allait être le moment le plus pénible du week-end: la montée vers le site. En effet les bus ne peuvent pas monter jusqu’au site même, laissant le dernier kilomètre de montée aux festivaliers. C’est donc avec environ 2 litres de sueur répartis sur mon t-shirt que je découvre finalement le terrain, peu changé depuis l’année précédente, avec son floor principal centré, son chill out en contrebas, et son camping s’étendant en hauteur. Je remarque simplement une meilleure configuration des bars, et un plus grand nombre de stands de nourriture.
Une fois installé au camping, je suis enfin prêt à profiter d’une belle après midi festive, Eli Verveine est arrivée avec un peu de retard mais a déjà commencé son set, flirtant entre minimale et tech-house, offrant exactement ce qu’il faut comme son à une telle heure de la journée. Me baladant de groupes en groupes, alternant rencontres et retrouvailles, l’après midi s’écoule aussi agréablement que les bières dans une ambiance merveilleusement chaleureuse.
Dj Lexx reprends les platines vers 17h, restant dans la même veine musicale. Si certains sont déjà bien lancés, il n’est pas encore l’heure pour moi de trop me donner sur le dancefloor, je m’en tiens à un léger déhanchement en rythme, un verre à la main.
20h00, le soleil s’est maintenant caché derrière les montagnes, faisant plonger la température, c’était prévisible. Je retrouve alors sur la scène un live pour le moins expérimental, « Chica and the Folder », formé de la petite sœur de Dandy Jack, Chica Paula, jouant de la basse et chantant accompagnée du producteur Max Loderbauer. Un peu approximatif et rarement mélodieux, je dirai simplement… original.
Le crépuscule accueillait l’entrée en scène de la découverte de charme de l’édition, en la personne de Miss Fitz, ravissante dj et productrice israélienne officiant depuis 8 ans. Plus célèbre du côté de Berlin ou de Londres, je la découvre pour la première fois. L’entrée en jeu des divers effets de lumière dans une nuit bientôt totale transforme totalement la vision du lieu, passant d’une paisible clairière montagnarde à un fascinant ballet d’ombres et lumières entre les arbres entourant la piste, les jets de fumigènes donnant l’impression d’une scène flottant sur un petit nuage. Malheureusement, la musique manque un petit peu de pêche pour faire monter l’ambiance, j’aurais largement préféré retrouver Margaret Dygas qui avait illuminé l’édition précédente du festival. Je me consolais alors avec quelques jaegemeister.
Minuit, l’heure de retrouver les romands de Pompelmoessap, loin d’une découverte en ce qui me concerne, mais je ne me lasse pas de leurs création et de leur énergie, facilement communiquée au public. Je me fais une vraie joie de les voir répondre à un si bon booking, dans un tel festival à une telle heure.
Avec tout son charme, sa ravissante blondeur et une silhouette affichant fièrement ses 5 mois de grossesse, Sonja Moonear reprenait les platines une heure plus tard, emmenant tout le monde avec elle avec ses sonorités hypnotiques ravageuses. Sans pour autant être lassé, je quittais la piste pour profiter quelques heures de ma tente avant la fin de son set, voulant garder mes forces pour le reste du festival, les aller retours en haut en bas du terrain, marchant sur de la rocaille dans une obscurité quasi-totale s’averrant être un exercice périlleux.
J’émerge un peu plus tard que prévu, il fait déjà grand jour, j’ai manqué Galopierende Zuversicht et la moitié du set de Koze. Ayant déjà vu plusieurs fois le live zurichois cette année, je ne le regrettais pas trop, par contre j’aurais aimé profiter un peu plus du set du producteur, musicien et dj allemand, celui-ci faisant figure de tête d’affiche aux côtés de Zip.
De retour sur la piste après un petit déjeuner sportif et revitalisant arrosé au jaegemeister, je trouve un floor encore bien rempli, mais avec un set aussi mou et décousu, Koze ne déclenche pas beaucoup d’autres réactions que des bâillements dans le public… J’avais donc finalement bien choisi mon moment pour me reposer. Je finis par m’énerver face à la médiocrité du set de la pop star allemande, et retourne un moment au chill out pour ne plus entendre ce brouhaha ou les morceaux s’entassent sans mix ni harmonie, et ne reviens qu’une fois le live de « Mistake » débuté. Le son manque toujours de pêche, mais je rentre facilement dans le monde de la jeune américaine et reprends enfin du plaisir à danser.
Je me trouve finalement dans les conditions idéales pour le début du set de DJ Zip, producteur, co-fondeur du fameux label Perlon, mais aussi dj de grand talent, bien trop rare dans nos contrées. J’étais loin d’être le seul à l’attendre, tout le monde était de retour sur le floor.
Zip, qui se rongeait les ongles avant de passer aux platines, si timide et humble comme à son habitude, n’eut besoin que de quelques minutes pour se mettre tout le monde dans sa poche. Partant sur un morceau des plus simple formé d’un kick discret entouré de quelques sons, les sourires, bras et cris s’élevèrent au premier retour de basses. Enfin, après toutes ces heures, nous retrouvions enfin du bon son.
Mêlant habilement les genres, passant des plaques les plus minimales aux mélodies franchement housy, avec des remix jamais entendus, dont une version de la BO de Ghost in the Shell m’ayant donné la chair de poule, sa prestation valait à elle seule le déplacement, c’était sans conteste LE set de cette édition, 3 heures de pur bonheur dont beaucoup se souviendront.
A midi, place au spectacle, avec le début de Los Refrescos, duo formé d’Argenis Brito et du magnifique Dandy Jack, resplendissant dans sa chemise hawaïenne, bondissant dans tous les sens comme à son habitude. Audacieux dans leurs choix, l’originalité ainsi que la joie de vivre des deux acolytes feront oublier leurs quelques soucis techniques.
Finalement, Kalabrese offrait un superbe set de clôture, avec une succession sans fautes de plaques techno house légères et entraînantes, accompagnant parfaitement la chaleur de la journée déjà bien entamée.
Si la soirée avait un peu manqué d’énergie, la matinée avait quand à elle répondu à toutes mes attentes, je quittais le terrain totalement épuisé mais heureux, en souhaitant une longue vie à ce festival, de loin mon préféré en Suisse.
Article posté originalement sur le site hexadance.com pour l’évènement: ‘28.07.2007 air festival @ La Golatte
