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Nov
10
2005
ricardo villalobos
Posted by jujudellago on 10 Nov 2005 / 0 Comment



‘Notre société a perdu contact avec la nature, sa sensibilité…’ [ricardo villalobos]

Tu es né au chili en 1970 et comme beaucoup ton destin a été fortement influencé par le coup d’état de pinochet. En 1973, tu t’es ainsi retrouvé en allemagne dès ton plus jeune âge, dans une famille partagée entre la passion musicale et celle des scientifiques et mathématiciens. Cela t’a-t-il amené un dilemme?

Je n’ai pas fait de choix, je suis passionné par les deux, la musique, c’est les mathématiques des émotions.

Quelles ont été tes premières passions musicales? On mentionne souvent depeche mode dans les articles te concernant.

Depeche mode, c’est venu bien plus tard, j’étais déjà fasciné par la musique traditionnelle qu’écoutait ma famille ou que nous jouions ensemble dès mon enfance.

En fait, j’ai toujours écouté de la musique, depuis le ventre de ma mère. Mon père écoutait tous les jours le disque de  « iron butterfly »  – «in-a-gadda-da-vida». J’ai entendu cette chanson toute ma vie, je l’écoute encore, c’est ma chanson préférée.

Comment t’es venue l’envie de mixer?

J’ai commencé à collectionner les disques à l’âge de 10 ans environ, j’ai rapidement été attiré par les premières productions  techno comme depeche mode, des morceaux deep house, disco, italo disco. Des musiques destinées à être mixées.

L’envie de mixer? Ce n’est pas une question d’avoir envie ou d’aimer la musique, c’est que la musique te fait quelque chose, c’est quelque chose qui se ressent au plus profond de toi.

Qu’est-ce qui t’as poussé vers la production?

Une fois encore, l’amour de la musique, à force d’en écouter encore et encore, c’était une évolution naturelle, il me fallait faire la mienne.

Comment se déroule ton travail en studio? Commences-tu avec une mélodie en tête, un rythme, ou te lances-tu à l’instinct sur tes machines?

Toujours avec un rythme, les mélodies viennent toujours sur un rythme existant. Le rythme est la véritable base de la musique, son essence. Il rassemble les gens. La mélodie, on l’aime ou non, mais le rythme est tellement basique que les gens n’y pensent pas, ils se laissent simplement emporter.

Avec ton expérience de musicien et de percussionniste, j’imagine que tu as besoin de toucher les instruments, l’ordinateur n’est pas l’outil central de tes productions?

Tout a fait, j’ai besoin de sentir la musique, de tout jouer avec mes mains, de donner mon propre feeling, une boucle faite avec un séquenceur ne pourra jamais remplacer cela.

Tu portes le même sentiment à l’égard du final scratch par exemple?
 
Je suis amené à l’utiliser à chaque fois que je mixe avec richie, je dois faire avec, mais pour moi c’est impossible, la qualité du son n’est pas comparable. Nous vivons une période où tout le monde écoute des mp3, où l’on passe des afters à écouter une horrible tour à ipod, alors qu’une véritable sono serait disponible, mais non, il faut se satisfaire de ces jouets parce que c’est « in ». C’est dans l’air du temps, notre société a perdu contact avec la nature, sa sensibilité.

T’es-tu déjà produit avec des percussionnistes durant tes sets?

Bien sur, j’ai même commencé par cela avant d’être dj, mais c’est moi qui jouait des percussions.

Tu ne serais pas tenté d’en jouer durant tes propres sets, ou tes ping pongs avec richie ?

Non je ne pense pas, cela serait trop. Non pas que je ne pourrais pas me concentrer sur les deux choses à la fois, mais cela me mettrait mal à l’aise vis-à-vis du public, je ne veux pas avoir l’air de frimer. Jouer des percussions pendant un set deviendrait trop un exercice de style qui n’apporterait rien à la musique.

Cela dit les percussions restent au centre de tout mon travail de dj et de producteur, c’est la meilleure manière de ressentir les rythmes, je joue toujours régulièrement, et je ne m’en priverai jamais.

En ce qui concerne les métissages avec d’autres musiques, tu nous as gratifié ce soir d’un grand moment d’émotion en nous passant « everybody’s gotta learn sometimes » des korgis en final, ainsi que d’un mixe avec une musique plus traditionnelle plus tôt dans la soirée, j’avais d’ailleurs l’impression que c’était le même morceau que tu as passé à la fin de tes sets avec luciano à montreux ainsi qu’à la closing party de l’amnesia.  Peux-tu nous en parler?

Le morceau traditionnel était une chanson gitane. Cette culture, son histoire et sa musique me fascinent. C’était également une musique gitane à montreux et ibiza, mais pas le même morceau. Je l’avais alors laissé seul, sans le mixer. Je n’aime pas tellement retoucher aux morceaux qui me touchent le plus, ils sont déjà complets.

Mais pourquoi ne pas simplement inclure de ces morceaux à tes sets, tel un laurent garnier capable de passer du nirvana ou du bob marley lors d’une soirée?
 
Non en fait je préfère la linéarité, faire un voyage musical dans lequel j’entraîne le public, je ne veux pas le choquer ou le déstabiliser. Je préfère le faire comme ce soir, en passant un morceau comme « everybody’s gotta learn sometimes » en fin de soirée, qui prend les gens au plus profond d’eux.

C’est un morceau fantastique, trop intense pour être devenu un tube plus répandu. Pourtant tout le monde le connaît, mais personne n’y pense. En l’entendant, des foules de souvenirs reviennent. Il accompagne ton état d’esprit, si tu es heureux il te fera rêver, la chanson semblera pleine d’espoir. Mais si tu es triste, par exemple que ta copine vient de te quitter,  il peut te faire fondre en larme.
 
Avec le rythme affolant que tes nombreux booking te font subir, es-tu toujours satisfait de la qualité de tes performances?

Tout est relatif, il m’arrive comme chacun de ne pas être dans mon assiette, ces jours où rien ne va et ou je me trouve misérable. Mais c’est justement ces jours-là que des gens viennent me voir extatiques, s’écriant « mon dieu, c’était le meilleur set que j’aie entendu de ma vie!! ».

C’est plutôt mon état d’esprit qui influencera la qualité de mes sets. L’enchaînement des fêtes, la fatigue ou autres ne me perturbent pas plus que cela, une fois lancé, je me laisse porter par la musique, tout passe au feeling.

J’ai eu la chance de te voir plusieurs fois cet été en suisse, à montreux, vision, weetamix et maintenant au loft,  des soirées fantastiques de mon côté..  Et toi? Te sens-tu bien en suisse?

Oh oui c’est à chaque fois un plaisir, les gens sont si généreux, si ouverts et respectueux en suisse. En fait ce qui est le plus frappant, c’est la culture musicale qu’ont les gens, on trouve énormément de véritables passionnés sur les dancefloors, connaissant véritablement les productions, les djs, et sachant apprécier leur travail.

J’ai souvent entendu que le public japonais était très particulier, très réceptif?

Absolument et c’est fascinant. Si les suisses, les hollandais ou les scandinaves connaissent bien la musique, les japonais quant à eux la ressentent. Nulle part ailleurs je n’ai vu un public aussi réceptif, criant à chaque variation, pas seulement au retour des basses, même sans basses, un simple hit hat déclenche l’hystérie collective, à chaque fois j’en ai la chair de poule et les larmes aux yeux.

En ayant déjà joué dans tant de soirées, tant de festivals, d’événements exceptionnels comme la love parade, tu es toujours impressionné par une foule t’acclamant?

Et comment! Je ne suis pas aussi à l’aise que richie ou sven (ndlr: richie hawtin & sven väth) sur scène. Ils savent comment jouer avec les gens, ils savent se donner en spectacle. J’ai plus tendance à rester en retrait. A vrai dire, les gens trop excessifs dans leurs actes ou leurs paroles ont tendance à me faire flipper.

Tu as vécu en allemagne, au chili, à ibiza, voyagé à travers le monde entier, et tu es maintenant établi à berlin, as tu trouvé l’endroit idéal?

Absolument, c’est une ville fascinante, pleine d’histoire. Un métissage de cultures, d’ethnies, de musiques et de toutes les formes d’art. De plus, la vie y est très confortable et bon marché, on y mange très bien et on trouve vraiment de tout. On s’y sent en sécurité. Et évidemment, la plupart de mes amis habitent dans le quartier où nous partageons une maison avec luciano, alors oui, c’est idéal.

Merci ricardo pour ton temps, c’était un véritable bonheur de faire ta rencontre!

Merci à toi c’était avec grand plaisir!


Article posté originalement sur le site hexadance.com

Interview mémorable réalisée avec Didicool, organisée avec l’aide de Submusic (merci reflex!!)

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