sonar 2005 (day)
Je parcourais le chemin me séparant du macba sous une chaleur écrasante, réellement heureux de disposer d’un appartement très proche, pour aller me réfugier sous la tente du dôme, agréablement climatisée cette année, où je suivais la fin du set de flossy, métissage de house aux sons latinos parfaitement adapté à cet après-midi estival. Après avoir dégusté une salade de fruits frais, je m’allongeais dans un coin de la tente pour somnoler avant la performance de miqui puig. L’ambiance monta avec l’arrivée du journaliste, compositeur, performer, dj et surtout star locale, ce n’était donc plus l’occasion de me reposer…
A la sortie de la tente, pris par la chaleur, je décidai de tenter ma chance au «sonar à la carte» sorte de salon multimédia où, confortablement allongé sur un siège des plus stylés, il était possible de regarder sur un ordinateur des courts métrages, vidéo clips et autres créations multimédia.
La salle disposant d’une quinzaine de postes, il était évidemment très compliqué d’y obtenir une place, je fus toutefois agréablement surpris de ne voir que 4 personne attendre. Je patientai gentiment et pu enfin atteindre le graal, une place libre, rien que pour moi!!
Naviguant à travers les menus, je pu compléter ma culture musicale en suivant les descriptions des dernières tendances, visualiser des vidéo clips bien loin des chaînes musicales disponibles, essayer quelques jeux ou plutôt expérimentations multimédia interactives, avant de finir par quelques moyens métrages, notamment «chronopolis», film d’animation présenté à cannes en 1982 dont je n’avais jamais entendu parler, m’ayant particulièrement marqué.
Plus d’une heure ayant passé, je me retournais et constatait qu’il y avait désormais une trentaine de personnes attendant sur les ordinateurs. Pris par les remords, je ne voulais pas monopoliser une place trop longtemps, et terminais par un extrait de «three ages» de buster keaton à la bande son concoctée par jeff mills que je n’ai pas encore eu la chance de voir en intégralité.
Je quittais donc ma place sous le sourire radieux de la personne pouvant en profiter, en prenant le chemin de la sortie. Je retrouvais alors une amie visiblement aussi éprouvée par la nuit dernière que moi, et lui proposai de trouver un coin d’ombre au sonar village (la scène principale open air du sonar day) ce que nous avons trouvé relativement facilement.
Tranquillement allongé sous un arbre, bercé par un ambiant dub du meilleur goût, je regardai le ciel d’un bleu maculé uniquement perturbé par le passage d’un avion laissant sa longue traînée blanche derrière lui. Me penchant un peu, j’observai la foule m’entourant. Si quelques enfants couraient sur le gazon artificiel ça et là, on était cependant bien loin du public familial ventripotent des festivals de l’été auxquels je suis plus habitué, mais plutôt un amalgame de genres allant du plus fashion au plus roots, rappelant aussi bien des défilés de modes estivales que les plages reculées du sud-est asiatique.
Me rallongeant et retournant à mes pensées, je pouvais enfin somnoler légèrement, le sourire aux lèvres, savourant pleinement cet instant où la musique, le son, le climat et l’ambiance étaient en tous points parfaits.
Ces journées donnent à mon avis à sonar tout son charme, après des nuits de folie, pouvoir apprécier des expressions artistiques de tous genre en pleine quiétude, se retrouver entre amis pour papoter ou boire des verres, ou simplement récupérer quelques minutes de sommeil ça et là…
L’après-midi s’est achevé avec la performance de miss kittin, invitée à jouer aussi bien durant la journée que durant la nuit puisqu’elle devait se produire le lendemain au sonarclub lors de la dernière soirée du festival.
La foule était bien entendu au rendez-vous lors de l’arrivée de la française peu après 18h45 et il était impossible de se frayer un chemin pour les retardataires. Les acclamations ont fusé, l’atmosphère fût des plus énergiques avec un set bien léché et expérimental, loin des affres commerciales que certaines manifestations nous proposent. La miss a chanté, a joué certaines de ses productions dont l’excellent «requiem for a hit» issu de son premier album i-com et a mis la foule dans un délire proche de l’hystérie. Histoire de se préparer à la longue nuit qui nous attendait quelques heures plus tard du côté de la fira gran via 2…
Article posté originalement sur le site hexadance.com pour l’évènement: ‘17.06.2005 sonar 2005 (day) @ CCCB (Macba)
